Les procédures d'asile reposent sur le filtrage et donc la catégorisation. Idéologiquement, la catégorisation est une façon de tenter de comprendre qui est cet « Autre » qui arrive dans notre société et de mettre – ou non – une distance entre lui et nous. On parle d'immigrés clandestins, de migrants, de migrants économiques, de réfugiés, d'exilés, de voyageurs, de sans-papiers, etc. Ce sont les lois et les procédures administratives qui déterminent qui sera demandeur d'asile, puis réfugié statutaire ou non.

C’est donc au nom de cette ambition performative de catégorisation que les politiques de tri des réfugiés ont été mises en place.

Mais, en termes juridiques, ces catégorisations ont un pouvoir d'autant plus restrictif qu'elles sont performatives. La vérification des critères de catégorisation impose une série de tests et de questionnements intensifs, transformant la procédure en un « test de résistance ». Cet article vise à décrire les différentes étapes et catégorisations pratiquées dans les pays européens à travers le témoignage de Mamadou Ba, qui a vécu ces expériences en Belgique et en Grèce.